Pour la newsletter d’avril, nous sommes partis à la rencontre de Michel Canei, entrepreneur en résidence au Start.LAB.
Il partage avec vous ses précieux conseils pour tout jeune qui désire se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Mais pas que!
A vous de lire pour en découvrir davantage…
Envie de vous abonner à notre newsletter pour ne manquer aucune actualité? C’est par ici.
Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel en quelques lignes?
Après mon diplôme de Solvay, je rejoins un PME de fabrication textile en Belgique orientée export dans le but de la reprendre pour développer d’autres activités. Un partenariat avec une nouvelle société qui se développe dans l’importation d’articles et de vêtements publicitaires m’amène à délocaliser la fabrication en Asie et l’Afrique du Nord.
Installé au Maroc d’abord, je m’installe à Hong Kong dans les mid-80’s où je développe le sourcing et le trading de biens de consommation pour l’approvisionnent de multinationales et d’importateurs européens.

Parallèlement, nous développons une marque de vêtement sportwear et un réseau de boutiques en Europe, Asie, et USA.
L’évolution des marchés au début des années 2000 nous oblige à plusieurs évolutions plus ou moins fructueuses qui m’amèneront à réorienter mon offre vers le marché américain pendant une dizaine d’années ( sourcing et trading ex Asie et Amérique du Sud).
La crise de 2008-2009 aux USA m’amènera à développer d’autres opportunités entre l’Europe et l’Asie et je me concentre aujourd’hui sur des missions de consultance, pour la plupart entre l’Asie et l’Afrique.
Quel est ton lien avec le Start.LAB?
Une présence plus fréquente en Belgique et un « affect Solvay » m’ont fait découvrir le Start.Lab en 2017.
Le nez dans le guidon depuis près de 40 ans, l’Académique, le monde des start-ups et des incubateurs, m’était inconnu …
L’enthousiasme est communicatif, et cette jeunesse entrepreneuse, pour qui les idées et le savoir tiennent lieu d’expérience, m’incite à faire partager ma propre expérience : la vie a plus d’imagination que nous, les phénomènes de marchés sont tellement imprévisibles, que les méthodes enseignées par les meilleurs écoles et incubateurs doivent être complétées et challengées par du vécu.
La start-up n’est pas (encore) une entreprise : la start-up cherche son Business Model tandis que l’entreprise l’exploite et l’optimise pour le rendre pérenne. Des méthodes différentes s’imposent.
Le Business Model Canvas est un outil fondamental pour découvrir et comprendre les mécanismes qui vous permettent de créer de la valeur…. Et hopefully d’en capter une partie… Il permet de « tâtonner » pour essayer de trouver la meilleure combinaison de tous ces éléments qu’on ne maîtrise généralement pas. Quelle Value Proposal qui puisse aller de paire avec quel Customer Segment en utilisant quel Channels, en instaurant quelle Customer Relationship et en effectuant quelles Key Activities utilisant quelles Key Resources avec l’aide de quels Key Partners… ?
Pour pouvoir définir ces 7 premiers éléments, et avant de définir quelle Cost Structure est nécessaire pour rendre le Revenue Stream « évident », le processus itératif permanent, le testing systématique, le cross checking, la validation et le prototypage sont indispensables.
Ce brainstorming continu entre Fondateurs/Entrepreneurs, formidablement aidé par tout ce que le Start.Lab peut offrir (l’équipe, la communauté, les formations, les ateliers, les experts, …), doit être complété par l’expérience du vécu, du terrain, du « survival & fighting spirit kit » que tout entrepreneur doit maîtriser.
Aider à effectuer les pivots nécessaires pour passer d’une situation de pre-Product Market Fit à une période de post-Product Market Fit permettra de mettre en place les process et organisation pour tester et valider un launch plus réaliste… et porter le projet vers le « next level » où l’accompagnement pratique prendra tout son sens et son efficacité.
Tout reste à faire… Rien n’est acquit…
3 conseils que tu donnerais à un.e jeune qui souhaite se lancer?
1. Une start-up n’est pas une chose facile ; on part au scratch, on pense avoir une bonne idée, mais c’est le mindset et la personnalité de l’entrepreneur qui sera déterminant pour décoller. Anyone but not everyone… Chaque start-up aura son propre ADN … Il n’y a pas de critère de succès pré-établi, rien qui prédispose au succès … et la seule façon de savoir c’est essayer… Certains font et d’autres pas. Certains agissent et d’autres regardent.
2. Une start-up impose agilité, pragmatisme… et opportunisme… et de ne pas succomber à l’affect à son produit… Il faut tester, modifier, retester et valider vos hypothèses… encore et encore… Vous ne les imposerez pas, c’est le marché qui décidera…Talk talk talk… Les feedbacks permanents sont essentiels sans pour autant en être les esclaves, mais ils permettent de « narrow the options », et surtout de les valider. On construit une échelle marche après marche pour passer un mur : trouver des clients prêts à payer pour un produit.
3. La confiance en soi est essentielle, mais pas l’arrogance : on n’est pas doué pour tout. L’humilité est la règle… avec détermination sans obstination… et le goût pour l’apprentissage et la remise en question est indispensable … nul ne peut prédire le futur. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. La procrastination n’est pas un ennemi, pas la peine de simuler un succès qui n’arrive pas, multipliez les sources d’infos…mais votre décision reste personnelle et votre responsabilité entière. On sous-estime toujours les résultats à long terme et on sur-estime ceux à court terme…
« A winner is a loser who tried once more ».
Quel serait, selon toi, un apriori sur l'entrepreneuriat qu'il faudrait déconstruire ?
« Ne plus avoir de patron, une liberté et une indépendance de décision et faire ce qu’on aime sans contraintes »
Le fondateur d’une start-up a le job description le plus imprévisible et le plus flou : Il est sensé incarner la vision et la culture de son projet mais souvent il sera le bouche-trou de service.
Il commencera par faire tout ce qu’il aime, l’agréable… pour rapidement ne plus avoir le choix et commencer à se concentrer sur ce qui est utile.
Les choix ne sont pas entre « aimer ou ne pas aimer », mais entre « besoin ou pas besoin »…
Il est responsable de chacune de ses actions et doit en répondre à une multitude de patrons : ses clients dans un premier temps, ses investisseurs si il en a, son équipe qu’il doit constituer…
Mais quelle formidable expérience… Réussite ou pas, le parcours vaut la peine, le voyage plus important que la destination… et vous changerez votre vie for ever… No matter what…
Les entrepreneurs de notre réseaux vous partagent leur conseils ! Cette interview de Giles Daoust pourrait vous intéresser.